Congress Keynotes

Interview avec le Professeur Christophe Leclercq, Président de la Société Française de Cardiologie

« Nous avons une forte mission d'éducation au sein de laquelle une place très importante est accordée aux congrès. »

Professeur, parlez-nous de la SFC

La Société Française de Cardiologie a été créée en 1937, et regroupe tous les professionnels de santé ayant une part active dans la prise en charge de maladies cardiovasculaires. Nous comptons 6000 membres à ce jour.
Nous avons une forte mission d'éducation au sein de laquelle une place très importante est accordée aux congrès. En plus de notre congrès phare, les Journées Européennes de la SFC, qui se tient chaque année en janvier, nous organisons le GRRC, le GIC, l'USIC et CardioOnco.
Nous avons bien sûr des missions de recherche, incarnées par notre cellule des registres qui publie une vingtaine de registres, la cellule de promotion de la recherche clinique qui distribue des bourses chaque année à hauteur de 500 K€, ainsi que notre fondation cœur et recherche qui distribue également des bourses de 100K€ ou plus.
Nous publions deux revues scientifiques : Archives of Cardiovascular Diseases, une revue mensuelle en anglais, et les Archives des Maladies du Cœur et des Vaisseaux, une revue française de formation médicale continue.

Quelle est la nature de votre collaboration avec Europa ?

Nous organisons les JE-SFC avec Europa, qui prend en charge toute la logistique et la commercialisation de l'événement.
Nous sommes également partenaires sur Cardio-online.com, notre plateforme digitale d'information et d'éducation, qui propose des revues d'articles, des webinaires, et qui rencontre un incroyable succès auprès des professionnels de santé en cardiologie, malgré une concurrence importante.

Nous avons établi un partenariat historique, qui traverse le temps (35 ans déjà !) et dont nous ne pouvons que nous féliciter. La collaboration avec vos équipes est excellente, vous être très pro, très attentifs et très flexibles, c'est un partenariat pleinement satisfaisant et particulièrement efficace !

Quelle est votre actualité avec la SFC ?

Nous sommes en cours du processus de re certification obligatoire en tant qu'organisme DPC. Bien sûr, nous travaillons en continu sur les éditions de nos congrès. Dès qu'un événement est terminé, nous lançons l'organisation du suivant. L'édition 2024 des Journées Européennes aura lieu à Paris, l’année des Jeux Olympiques, nous en profiterons pour faire un petit focus sur le sport.
Un autre axe nous occupe : nous nous rapprochons de plus en plus des associations de patients, car nous avons la volonté de les inclure dans nos congrès.
Nous travaillons également beaucoup sur la télémédecine et en particulier avec les institutions publiques afin de la développer largement, c'est une partie importante de notre avenir.

La SFC communique-t-elle de la même façon après ces deux années pendant lesquels les supports digitaux de formation ont explosé ?

Nous nous sommes en effet adaptés à une demande qui a beaucoup évolué. Nous avons recruté un spécialiste des réseaux sociaux, car ce mode de communication, même pour une Société Savante, est devenu indispensable pour garder le lien avec notre communauté.
En termes de formation, nous constatons que la demande se porte de plus en plus sur des sessions plus courtes en congrès, plus toniques, c'est pourquoi nous avons intégré dans le programme des sessions d'une heure seulement, qui fonctionnent très bien. Sur Cardio-online, nous créons des vidéos très courtes, tels que des flashs d'experts sur des sujets brûlants. Notre concurrence est très forte, aujourd'hui tout le monde peut sortir un webinaire avec une licence Zoom, mais la qualité scientifique et éducative est-elle toujours au RDV ? À la SFC, nous savons le travail qu'implique les objectifs d'excellence que nous nous fixons.

Votre communauté compte 6 000 membres aujourd'hui. Quelle est votre stratégie de recrutement ?

Nous investissons beaucoup sur les jeunes, c'est bien sûr notre priorité. L'adhésion à la SFC est gratuite. Le CCF (Collège des Cardiologues en Formation) est très actif. Nous développons des Masterclass pour les internes et nous prenons en charge financièrement leur participation aux congrès, puisque le modèle a évolué et que les industriels ne peuvent plus le faire.

Vous êtes actuellement Vice-Président de l'European Society of Cardiology, qu’elle est la place de la France dans cette institution ?

L'ESC couvre 57 pays, un cadre qui dépasse largement l'union européenne. La représentation de la France, qui excelle en cardiologie, au sein de cette institution est primordiale. Aujourd'hui, deux cardiologues français en plus de moi sont présents au bureau, Bernard Iung aux registres et Victor Aboyans qui travaille à la promotion.